Un homme se bouchant les oreilles, géné par des bruits

Vous est-il déjà arrivé de devoir faire répéter deux fois votre voisin de bureau, rédiger une note ou un rapport dans un brouhaha ambiant ou d’avoir du mal à vous concentrer sur l’analyse d’un document du fait notamment de conversations téléphoniques de vos collègues ? D’après l’enquête menée pour l’association JNA [1] dans la cadre de la 6ème campagne nationale de la Semaine de la Santé Auditive au Travail, la réponse est oui à 59 % [2]. Loin d’être neutre, cette gêne dans le travail peut engendrer de la fatigue, de l’irritabilité voire des pathologies plus importantes comme des troubles du sommeil ou une baisse de l’audition. Les risques sont réels et notamment accrus depuis la crise sanitaire et son corrélatif, le développement du télétravail. Le retour au bureau est très souvent vécu comme un soulagement moral et social mais peut également être une nouvelle source d’inconfort auditif.

Etat des lieux

La pandémie a fortement changé notre façon de travailler pendant près de plus d’an un et demi. La plupart d’entre nous sommes devenus télétravailleurs par obligation. Dans cette situation, il a bien fallu s’adapter et modifier nos habitudes de travail. Le facteur bruit dans un environnement professionnel est un phénomène induit. Mais le fait d’avoir travaillé pendant un laps de temps certain seul chez soi ou équipé d’un casque a pu mettre en exergue un confort acoustique qu’il n’est pas forcément possible de retrouver sur son lieu de travail. L’enquête en ligne menée par l’association JNA vient dresser l’état des lieux de la situation pour les salariés qui ont été en télétravail.

Interrogés sur l’évolution de leur sensibilité au bruit depuis le retour en présentiel, une majorité relative de télétravailleurs (45 %) déclare qu’elle n’a pas changé, 13 % n’étant pas concernés par la situation. Mais, ce sont tout de même près de 30 % qui ont vu leur sensibilité au bruit augmenter après les confinements successifs, soit presque trois fois plus que ceux pour qui elle a diminué. Ce constat est partagé par toutes les catégories de population, mais il est plus fort chez les salariés, les femmes et les actifs travaillant dans les plus grandes entreprises.

L’étude montre également que le site de travail demeure le lieu où les nuisances sonores sont les plus prégnantes : 47 % des actifs qui expérimentent le télétravail estiment que le bruit les gêne davantage en présentiel contre 17 % en télétravail. Le retour sur site des télétravailleurs s’accompagne donc d’une acuité plus forte quant aux bruits « parasites » propres au travail sur site : la présence des collègues, les conversations informelles, le matériel informatique (photocopieuse, machine à café…).

Conséquences physiologiques et coût sociétal

60 % de l’ensemble des travailleurs interrogés accusent le bruit au travail d’entraîner « fatigue, lassitude et irritabilité » dans leur vie quotidienne. Pour 55 % d’entre eux, il est source de « stress » et provoque des « troubles du sommeil » pour 43 % des sondés. Ces chiffres sont en progression respectivement de 9 et 11 points par rapport à l’enquête réalisée en 2019. Ils sont également 43 % à ressentir une « gêne auditive » et 36 % font état d’une « souffrance psychologique ». Enfin, le dernier chiffre révélateur concerne la proportion de salariés ayant signalé des « surdités » dues au bruit sur le lieu de travail : il est de 33 %. La plupart d’entre eux sont allés consulter un médecin ou envisagent de le faire dans les prochains temps.Ces résultats sont probants et reflètent que le mal être auditif peut avoir une influence et des conséquences pathologiques non négligeables qui vont au-delà de la simple déconcentration ponctuelle.

Sans oublier le coût social et financier non négligeable qu’engendre la fatigue auditive. Le calcul est finalement relativement simple,  il suffit de mesurer la perte d’efficacité due à la fatigue auditive et de la ramener au coût horaire de chaque salarié. « La seule estimation de 2h par jour par actif au travail amènerait à un coût social de plusieurs milliards en France » [3]. La « chasse au stress acoustique », selon l’expression de l’association JNA, mérite donc que l’on s’y attarde et que l’on agisse en conséquence pour y remédier.

Les salariés sont fatalistes alors qu’il est possible d’agir 

L’enquête de l’association JNA permet également de faire un autre constat alarmant : les salariés sont finalement résignés face au bruit. Le sentiment que le bruit fait partie de l’environnement de travail et du dynamisme collectif est identifié comme l’un des principaux freins à la réduction du bruit au travail, cité en premier par 18 % des actifs français. 17 % des interrogés voient comme obstacle premier un certain fatalisme, l’idée qu’on ne peut pas y faire grand-chose. On note à cet égard que le comportement individuel est pointé du doigt puisque ce sont près de 28 % qui citent le manque de civilité et de solidarité chez certains collègues, associant ainsi les nuisances sonores à la responsabilité individuelle, et par là-même à des maux pouvant être contenus ou atténués.

A l’instar des risques liés à une activité professionnelle, l’exposition au bruit entre pleinement dans le cadre des démarches de prévention des risques professionnels qui s’appuient sur les principes généraux édictés par l’article L.4121-2 du Code du travail et qui relèvent de la responsabilité de l’employeur.

Il s’agit dans un premier temps d’évaluer les niveaux d’exposition au bruit et en fonction des résultats obtenus, mettre en œuvre des actions telles que la réduction au minimum du risque d’exposition (si la suppression n’est pas possible), en particulier à la source, la mise à disposition de protecteurs individuels contre le bruit, la signalisation des endroits les plus « bruyants » voire la limitation d’accès le cas échéant ou encore la proposition d’un examen audiométrique préventif[4].

Il est donc important de ne pas rester sourd face à cette situation. Des solutions existent pour contribuer à l’amélioration des conditions de travail acoustiques de vos collaborateurs et elles relèvent bien souvent d’une décision managériale et d’un investissement à la fois collectif et individuel. Le diagnostic acoustique de l’environnement de travail, la mise en place de cabines acoustiques pour les échanges téléphoniques ou encore des campagnes de sensibilisation internes sur les bonnes pratiques à mettre en place par les salariés sont autant d’actions qui peuvent être menées assez facilement. Il s’agit somme toute d’opérer sur l’acoustique, le matériel et les comportements.

Nos équipes sont à votre écoute, vous accompagnent et vous assistent dans la mise en œuvre d’une démarche préventive ou curative le cas échéant, pour réaliser des mesures acoustiques, évaluer l’exposition au bruit de vos salariés afin de mettre en œuvre des actions menant au bien-être et au calme acoustique de vos employés propices à un environnement de travail plus serein et donc au final profitable à tous.

Pour en savoir plus :Résultats de l’enquête Bruit et santé auditive au travail 2021 – site internet de l’association JNA.

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[1] : JNA (Journée Nationale de l’Audition) est une association de type loi 1901, dont les objectifs sont la prévention et la diffusion d’informations dans le domaine de l’audition.

[2] : Résultats de l’enquête SSAT-2021.

[3] : Le coût du bruit pour les entreprises – Source : site internet de la 6ème campagne nationale de la Semaine de la Santé Auditive au Travail – https://sante-auditive-autravail.org/

[4] : Pour en savoir plus, voir le dossier INRS sur le bruit.

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